Le Karate-dō (空手道) est connu comme étant un art martial japonais. Cependant, l'origine est okinawaïenne (une île de l'archipel des Ryūkyū, qui a longtemps constitué un royaume indépendant du Japon, au sud de l'île de Kyūshū). En japonais le kanji kara signifie le vide et plus précisément la vacuité au sens bouddhique du terme, teest la main ainsi que la technique que l'on réalise avec la main . On traduit littéralement par « La main vide ». Cependant, à l'origine, karate était écrit avec ces kanjis : 唐手, qui signifient « boxe chinoise » (Tō-De, « la main de Chine »). En 1935, à cause de la montée du nationalisme japonais et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karate, Gichin Funakoshi (voir ci-dessous) a remplacé ces kanjis par l'orthographe actuelle, pour « gommer » l'origine extra-japonaise.
Shotokan-ryu (l’école de « la maison de Shoto », Shoto étant le nom de plume de Gichin Funakoshi): style de Karaté fondé en 1938 et issu du Shorin–ryu d’Okinawa introduit par Funakoshi père. Mais c’est son fils Yoshitaka qui fut à l’origine du style tel qu’on le connaît désormais. Ce style est considéré comme l'un des plus puissant; les coups de poings sont directs, les coups de pieds bas et les katas sont longs
Codes et pratiques
Chaque cours commence et se termine par le salut (rei), les élèves faisant face au professeur ou sensei. Parfois aussi, les plus gradés ou anciens (sempai) sont situés légèrement à part et saluent le sensei séparément en plus du salut à tous. Le salut se fait en silence et avec respect mutuel.
Les séances d'apprentissage commencent habituellement (même si ce n'est pas codifié) par un échauffement (ou préparation physique) qui prépare les muscles et articulations à l'entraînement proprement dit. On adaptera l'échauffement à l'entraînement qui suivra en insistant sur la souplesse, l'endurance ou encore la force physique.
L'entraînement peut se composer de kihon(ou drill) qui est constitué de répétitions et/ou enchaînements de mouvements; de l'apprentissage de un ou plusieurs kata (combat imaginaire codifié contre un ou plusieurs adversaires), de l'assimilation de bunkai (ou application du kata au combat) et enfin de kumite(ou combat), lequel pouvait être souple (ju-kumite) pour s'échauffer et tester des techniques ou plus codifié pour apprendre la prise de distance et les tactiques de combat (ippon kumite, sambon kumite, gohon kumite, pinan kumite, oyo kumite).
Les grades et ceintures
Même si, à l'origine, le karaté ainsi que les autres arts martiaux n'utilisaient la ceinture que pour tenir le pantalon, il devint vite courant de différencier le pratiquant initié (et non « accompli ») du débutant en ceignant une ceinture noire (initié) ou blanche (débutant). Par la suite, la ceinture marron apparut. Elle désignait l'élève sur le point d'obtenir la ceinture noire. De nos jours, une classification large et variée existe et varie en fonction des styles et des écoles.
Néanmoins, les différents pratiquants s'entendent en général sur les éléments suivants:
- il peut y avoir entre six et dix niveaux à gravir jusqu'à la première ceinture noire, ils sont appelés kyū(級, « rang ») et vont de dix à un (voir la liste des couleurs ci-après à titre indicatif). Ces niveaux sont à la discrétion du senseiet/ou de la fédération qui enseigne dans le dojo et peuvent être encore subdivisés en sous-grades généralement représentés par des barrettes noires ou de couleur apposées sur la ceinture. Ces barrettes sont parfois aussi utilisées sur la ceinture blanche (dans certains styles traditionnels) pour indiquer les kyū à défaut de changer de couleur ;
- ensuite vient la (première ceinture noire) qui est en fait le 1er dan(段, « niveau ») : le karatéka a acquis les bases du style ;
- puis, les dan (niveaux) se succèdent en ordre croissant jusqu'au 10e dan qui est le grade le plus élevé et bien souvent réservé au soke (ou directeur du style, le fondateur ou son héritier). Les passages de grade se font dans le club jusqu'au 1erkyūmais, en France, les dan se passent devant la fédération dont on dépend et devant jury (suivant un programme en général délimité collégialement).
Toutes les écoles ne décernent pas le même nombre de dan maximum. Par exemple, l'école Shotokan estime que le 5ème dan est le dernier qui puisse etre atteint (selon Tutsomu Ohshima Sensei, qui a reçu son 5ème dan des mains de Gichin Funakoshi Sensei avant la mort de ce dernier).
Les ceintures bicolores (blanc et jaune, jaune et orange, etc.) sont parfois utilisées comme ceintures intermédiaires. Aux États-Unis et dans bien d'autres pays, les couleurs sont très différentes et leur succession diffère. En Allemagne, la succession et les couleurs sont les mêmes, des ceintures bicolores ne sont pas utilisées.
Ensuite, le pratiquant porte la ceinture noire à partir du 1er dan et jusqu'au 10edan. Toutefois, il est permis de porter une ceinture à barrettes rouge et blanche à partir du 6edan et une ceinture rouge ou blanche (pour marquer le fait que l'on ne cesse d'apprendre et boucler la boucle) à partir du 9e dan.
Enfin, dans les compétitions, les pratiquants portentpendant les combats en général une ceinture de couleur :aka(rouge), ao(bleu) qui remplace maintenant shiro (blanche) pour permettre au public de les différencier plus facilement. De même, l'arbitrage par points (dixièmes de points) a été abandonné au profit d'une élimination directe par vote avec des drapeaux de couleur bleue ourouge.
Le karaté comme arme de santé
Traduit le plus souvent par « mains vides » au sens de lutter à « mains nues », il est à noter que les origines bouddhiques du karaté nous renvoient également vers des conceptions plus philosophiques et méditatives. C'est ainsi que l'on peut relever sous cette appellation, l'idée d'avoir les mains vides au sens de se décharger de son quotidien... On associera alors la pratique de cet art martial au concept de « lâcher prise ». Le karaté devient dans ce sens un outil de gestion du stress et un moyen de mettre une distance entre soi et ses soucis. Plus loin, les méthodes de travail respiratoires que l'on peut retrouver dans certains kata (notamment sanchinet tenshō qui sont des kata du gojū-ryū) reposent sur des préceptes de modulation et de positionnement de la respiration issus tout droit du yoga.
Enfin, la pratique de ce sport de combat constitue aussi un cheminement au plus profond de son être. Il confronte les hommes à leurs psychoses de violence ou à leurs fantasmes de domination et amène, pas à pas, chacun à gérer les confrontations qui naissent chaque jours dans la vie en les ayant purgées de leur caractère dramatique. « Le karaté, chemin vers un plus grand moi », est alors la voie de la sérénité. (source wikipédia)
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